La gestion capitaliste d’une catastrophe naturelle en Haïti Le deuxième anniversaire du séisme haïtien, 12 janvier 2012
Par Clément Paule
Extrait
Ce travail d’étape a été réalisé dans le cadre d’une thèse portant sur la gestion internationale des catastrophes naturelles. Il s’appuie sur un terrain effectué à Port-au- Prince au début de l’année 2012.
Le 12 janvier 2012, de nombreuses cérémonies ont été organisées en Haïti – mais également dans certaines villes des États-Unis et du Canada– pour commémorer le deuxième anniversaire du séisme le plus dévastateur que le pays ait subi. Dans le même temps, les autorités haïtiennes et les acteurs internationaux ont multiplié les bilans du processus de reconstruction ainsi que les annonces de projets pour l’année à venir. Mentionnons quelques éléments conjoncturels afin de mieux situer cette date symbolique, comme la nomination d’un Premier ministre le 5 octobre 2011, après six mois de tensions entre le Parlement et le Président Martelly récemment élu. Ensuite, il importe de rappeler que le mandat de la CIRH (Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti), mise en place pour canaliser les financements des bailleurs, est arrivé à son terme fin octobre. Or, il n’a pas été renouvelé, en l’absence d’une décision des parlementaires, ce qui compromet l’avenir de cette institution contestée. Enfin, évoquons la polémique concernant l’ex- despote Jean-Claude Duvalier – surnommé Baby Doc –, revenu à Port-au-Prince le 16 janvier 2011: malgré une vingtaine de plaintes déposées contre lui, l’ancien despote semble toujours échapper à la justice. Plusieurs associations, relayées par des ONGI (Organisations Non Gouvernementales Internationales) ont dénoncé un état d’impunité qui serait entretenu par l’Exécutif et l’entourage présidentiel.
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