Chaos International a organisé le 15 juin 2009 un colloque international au Palais du Luxembourg, en partenariat avec le Collegium International, Le Monde, l’ISAD, CEA Global Campus University of New-Haven, l’Institut CDC pour la Recherche, avec le soutien de France Culture, Alternatives internationales et la revue L’Économie politique.
Intitulé Un monde en sursis : dérives financières, régulations politiques et exigences éthiques, cet événement universitaire et citoyen a été l’occasion d’approfondir les enjeux politiques, humains, sociaux et éthiques d’une crise mondiale.
Composée de quatre tables rondes, dont trois avec la présence de chercheurs européens et américains ainsi que de responsables politiques internationaux, cette journée de réflexion était ouverte au public et a donné lieu à la publication en mai 2010 d’un ouvrage dans la collection Chaos International aux éditions L’Harmattan.
> Table ronde 1 : cadre empirique et cadrages théoriques
> Table ronde 2 : la sécurité humaine en péril
> Table ronde 3 : les contraintes politiques de l’interdépendance financière
Table ronde 1 : cadre empirique et cadrages théoriques
En 2008, le séisme financier s’est caractérisé par une contraction du crédit aussi brutale qu’excessive ; aussi excessive que son extension avait été démesurée durant les années passées. Ces désordres mondiaux ont tout d’abord frappé les pays développés, puis les puissances émergentes avant d’affecter finalement les Etats les plus pauvres.
A présent, les sociétés doivent affronter une crise globale d’une ampleur considérable et dont la durée même paraît imprévisible. Globale, parce que tous les acteurs – étatiques et non-étatiques – sont concernés en chaque point du globe. Globale également car toutes les dimensions des activités humaines sont impliquées, aussi bien économiques, politiques, sociales, culturelles qu’environnementales.
Autant de données qui exigent de rappeler dans un premier temps les origines et les enjeux des mécanismes économico-financiers mis en cause avant de pouvoir proposer un cadre d’analyse opératoire.
Table ronde 2 : la sécurité humaine en péril
Lors de la réunion du G7 tenue en novembre 1998, le président Clinton avait souligné l’impérieuse et urgente nécessité « d’humaniser la mondialisation ». Dix ans plus tard, le propos s’impose avec plus d’acuité encore. En effet, au cours de cette dernière décennie, la mondialisation n’a pas été synonyme, loin s’en faut, de croissance générale et solidaire d’une économie mondiale unifiée et pacifiée. A l’échelle internationale, elle n’a pas non plus permis de réduire les inégalités les plus criantes.
Des régions, des pays, ont ainsi été exclus de la redistribution des richesses et progressivement marginalisés, tandis que d’autres connaissaient au contraire une très forte croissance (Brésil, Chine, Inde…). De même, des risques d’exclusion sociale existent-ils aussi, au plan interne, dans les pays développés, au point d’entraîner,– peut-être demain – des « sécessions sociales » (Robert Reich).
Qu’en sera-t-il à présent en termes de disparités sociales, de clivages nord-sud et sud-sud, alors même que la finance mondiale connaît une crise majeure qui menace la sécurité humaine ? Les décisions adoptées par le G20 sont-elles véritablement de nature à réconcilier éthique et politique ?
Table ronde 3 : les contraintes politiques de l’interdépendance financière
Au cours de ces dernières années, les institutions de Bretton Woods se sont montrées incapables de prévenir les crises, mettant ainsi en évidence la fragilité d’un système financier fondé sur une très large dérégulation. Aussi, un grand nombre d’experts préconisent-ils aujourd’hui la construction d’une gouvernance mondiale de la finance.
Mais ceci suppose de mener au préalable une analyse approfondie de l’exceptionnalisme américain et des limites d’une gouvernance impériale qui aurait dû maintenir la finance mondiale sous contrôle – si l’on en croit des théoriciens de la stabilité hégémonique comme Charles Kindleberger ou Robert Gilpin. Or, l’échec de ce modèle paraît à présent avéré.
Pour autant, diverses options stratégiques s’affrontent quant à la mise en place d’une gouvernance mondiale. Les États doivent-ils s’orienter vers plus de multilatéralisme ou bien plutôt abandonner des pans entiers de leur souveraineté, afin de permettre l’émergence d’une autorité supra-étatique susceptible d’imposer une régulation internationale de la finance ? A cet égard, le consensus promptement affiché par le G20 ne saurait masquer les divergences politiques et les enjeux de pouvoir que révèlent ces différentes orientations.
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> Retrouver l’émission des Enjeux internationaux sur France Culture consacrée au colloque international « Un monde en sursis »