Cet ouvrage collectif adopte le parti de l’interdisciplinarité et réunit des contributions d’anthropologues, d’historiens, de juristes, de politistes et de sociologues. Les cas de viol analysés renvoient à nombre de pays comme le Bangladesh, la Colombie ou le Congo, par exemple. Il traite également de nombre de conflits : les deux guerres mondiales aussi bien que des affrontements infraétatiques, tels que la guerre civile en Grèce ou encore celui qui a opposé des milices privées à la guérilla maoïste, au Bihar.
Cette recherche collective met en relief un objet trop longtemps négligé par les sciences sociales. En effet, il est resté longtemps aussi marginalisé sur le plan académique qu’il l’était sur les champs de bataille. Pourtant, il constitue une arme de terreur de masse auprès des populations civiles. Il s’agit d’un crime qui occupe une place centrale dans les guerres, bien qu’il soit explicitement proscrit dans l’ensemble des codes pénaux civils et militaires depuis l’époque moderne.
Raphaëlle Branche, Fabrice Virgili (Éds.), Viols en temps de guerre, Paris, Payot, 2013, 359 p.