Présentation
On distingue aujourd’hui une demande de sens, de clés d’analyse, un besoin de repères plus fort que jamais depuis la fin de la bipolarité, l’accentuation du processus de mondialisation et l’émergence de nouveaux enjeux: climat, régulation financière, santé publique. Cependant, soulignons un phénomène étrange : à la différence des pays anglo-saxons, la France consacre peu d’études qui soient véritablement dédiées à une analyse scientifique des relations internationales. En outre, trop peu d’ouvrages se singularisent par une approche qui ne soit pas systématiquement stato-centrée et diplomatico-stratégique.
Chaos International ne saurait toutefois se concevoir – ni a fortiori se réaliser – sans un recours fécond à une interdisciplinarité maîtrisée, exigeant rigueur et cohérence, aussi bien dans le choix des thèmes de recherche et des méthodologies que dans les rapprochements disciplinaires. Dans un tel contexte, nos objectifs se déclinent ainsi :
1. promouvoir et diffuser les travaux portant sur des objets originaux encore très peu, voire pas du tout, explorés. En l’espèce, seront développées des analyses qui concilient tout à la fois un solide cadrage théorique et une recherche de terrain substantielle, mobilisant des enquêtes quantitatives et qualitatives ou bien exigeant par exemple le recours à des entretiens. Cette démarche sera finalisée par la publication de ces recherches dans la collection Chaos International, présente aux éditions L’Harmattan.
2. rassembler les spécialistes, chercheurs en sociologie des relations internationales, de sorte qu’ils puissent bénéficier d’une visibilité collective bien identifiée par des journées d’étude, des tables rondes et des colloques sur des thèmes ciblés, grâce à des partenariats de qualité conclus avec les meilleures institutions académiques et des acteurs réputés de la scène mondiale.
Le Réseau de Chaos entend favoriser les synergies entre les chercheurs en relations internationales qui partagent une même vision des sciences sociales. Il mène, à ce titre, une politique déterminée de dissémination et de valorisation de la recherche en sociologie des relations internationales. Pour ce faire, il rassemble – dans le respect de la liberté de chacun – des universitaires qui, dans leurs travaux, ne s’en tiennent pas à une conception stato-centrée des relations internationales, encore trop souvent en vigueur.
Le Réseau de Chaos travaille à développer et à promouvoir une analyse scientifique des relations internationales en se conformant aux standards méthodologiques en vigueur. Il reconnaît par ailleurs la nécessité d’un recours à une interdisciplinarité maîtrisée, bien distincte de simples rapprochements circonstanciels.
Le Réseau de Chaos réunit des chercheurs français et étrangers qui travaillent régulièrement ensemble : qu’il s’agisse de colloques, de tables rondes, de journées d’études, ou de participation à des ouvrages collectifs, à des conférences communes, d’évaluations académiques ou bien encore de missions d’expertise.
Première acception
De prime abord, la scène mondiale se donne à voir comme tumultueuse, désordonnée, complexe, incompréhensible : pour le citoyen profane – non spécialiste de la question – pourtant avide de comprendre, elle prend la forme d’un vaste chaos international.
Deuxième acception
Pour l’École réaliste, l’international – par opposition à l’interne régi par le contrat social – se réduit à un état de nature inévitable tel que l’ont décrit des auteurs comme Machiavel, Hobbes où encore plus près de nous, Hans Morgenthau et Raymond Aron. Un état de nature définit comme violence permanente, alternance récurrente de paix et de guerres. Ces théoriciens entendent ainsi souligner un désordre inhérent à la confrontation nécessaire entre puissances diplomatico-stratégiques soucieuses de préserver leurs intérêts. Bref, pour ces réalistes – qui ont pendant plusieurs siècles dominé l’analyse des relations internationales – c’est le chaos international, et lui seul, qui caractérise la scène mondiale.
Troisième acception
Avec des néoréalistes comme Robert Gilpin, promoteur de la théorie de la stabilité hégémonique, un système international peut pourtant connaître la paix, s’il est dominé par un hegemon, seule puissance qui surclasse toutes les autres et se trouve dès lors en mesure de faire régner l’ordre et de réguler les échanges. Or, c’est précisément ce modèle théorique que récuse le courant transnationaliste. Ce dernier a en effet montré dans quantité d’études qu’un système international pouvait tout à la fois se définir par la prépondérance d’un hegemon, sans pour autant que cette domination soit génératrice d’un ordre quelconque, bien au contraire. Ainsi, un auteur comme Susan Strange, par exemple, a fait la démonstration, dans ses nombreux travaux, que l’existence d’une puissance hégémonique – notamment dans les relations internationales actuelles, cf. Irak, Afghanistan – ne protégeait aucunement le système du chaos international. C’est précisément dans cette perspective théorique qu’entendent se situer les travaux de notre centre d’études et de recherches transnationalistes.
Courriel : administration@chaos-international.org
Site Internet : www.chaos-international.org