Préface de Philippe Lavigne Delville
Conçue comme un outil de développement, la microfinance reste ancrée dans le secteur marchand, ce qui brouille les distinctions traditionnellement établies entre le politique et l’économique, le public et le privé, le commercial et le social. Cette ambivalence lui confère un statut atypique car elle bénéficie ainsi de soutiens fiscaux, financiers et réglementaires, tout en gardant une autonomie relative à l’égard des États et des bailleurs de fonds. Les normes mises en oeuvre dans ce domaine participent à sa gouvernance sur le plan transnational. Mais depuis ces dernières années, la microfinance se trouve principalement déterminée par des référentiels financiers. Cependant, face aux critiques, on voit aujourd’hui se multiplier des règles visant à encadrer davantage la dimension sociale du secteur.
Florent Bedécarrats est docteur en science politique, diplômé de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il est actuellement chargé du suivi des évaluations d’impact à l’AFD (Agence française du développement). De 2007 à 2013, il a été chargé de recherche et développement pour CERISE.
Fondée en 1998, CERISE est une association qui promeut une finance éthique et responsable contribuant au développement socio-économique des pays du Sud.